Bordeaux, un irrésistible vignoble
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BORDEAUX , un irresistible vignoble
Bordeaux, capitale mondiale du vin.
Le vignoble de Bordeaux, connu mondialement pour la qualité de ses vins et sa beauté, a une longue histoire qui remonte depuis l’antiquité. Il est composé de plusieurs appellations qui produisent de merveilleux vins blancs, rouges, rosés et effervescents.
Les appellations
Pour commencer, découvrons les zones géographiques et appellations du vignoble bordelais.
Au nord, nous avons le Médoc avec les appellations Haut-Médoc, Médoc, Saint-Estèphe, Pauillac, Saint-Julien, Listrac-Médoc, Moulis et Margaux. Ce sont des vins que nous appelons des vins de la Rive Gauche par rapport à la Garonne.
Encore au nord, sur la rive droite, nous avons les côtes de Blaye & les côtes de Bourg.
Nous continuons ensuite la route vers l’est de Bordeaux, toujours sur la rive droite, avec les appellations mondialement connue et réputée de Saint-Émilion, Pomerol et Fronsac. Nous y trouvons les AOC suivantes : Fronsac, Canon-Fronsac, Lalande-de-Pomerol, Pomerol, Lussac Saint-Émilion, Montagne Saint-Émilion, Saint-Georges-Saint-Émilion, Puisseguin Saint-Émilion, Saint-Émilion, Saint-Émilion Grand Cru, côtes de Francs et côte de Castillon.
Ensuite, nous traversons la Dordogne pour arriver dans la grande appellation Entre-Deux-Mers.
Pour finir, nous revenons sur la rive gauche au sud de Bordeaux pour retrouver les appellations Graves, Pessac-Léognan et Sauternes-Barsac.
L'histoire
D’après les recherches, les origines des premiers ceps de vignes remontent à l’époque gallo-romaine. Au Ier siècle, les Bituriges Vivisques (peuple de guerriers celtiques) plantent le premier cépage : le Biturica. Ce cépage est l’ancêtre du Cabernet. Les premières mentions de la vigne à Bordeaux sont attribuées à Ausonius (poète romain du VII siècle), qui a par ailleurs donné son nom au château Ausone à Saint-Émilion.
Au XII ième siècle, la Duchesse Aliénor d’Aquitaine épouse le futur roi d’Angleterre Henri Plantagenet. De cette union naît de nombreux échanges commerciaux. La vigne s’étend alors à Fronsac, Saint-Émilion et Barsac. C’est d’ailleurs au même siècle qu’est fondée la confrérie de Saint-Émilion en 1199. La situation géographique de Bordeaux permet aux navires anglais de charger facilement les barriques de vin pour les transporter vers l’Angleterre. Le principal vin envoyé est le clairet. Il est nommé Claret en raison de sa couleur rouge clair.
La guerre de Cent ans au XV ième siècle, siffle la fin de l’âge d’or des exportations des vins de Bordeaux. Vers la fin du siècle, le roi Louis XI rétablit les échanges commerciaux avec l’Angleterre. Cependant, nous ne retrouvons pas les volumes d’avant-guerre.
Une nouvelle ère de prospérité pour les vins de Bordeaux débute avec l’arrivée de nouveaux clients : les hollandais, les bretons et les hanséates ouvrent de nouvelles perspectives pour les vins de Bordeaux. Alors que la production de Clairet reprend comme avant, nous voyons aussi une forte augmentation de la production de vins blancs secs et doux. L’arrivée de ces nouveaux partenaires commerciaux permettent aussi aux viticulteurs d’élever leur niveau de qualité du vin.
Le siècle des lumières ouvre aussi de nouveaux partenaires et clients à travers le monde, notamment vers les Antilles. Les exportations vers l’Angleterre représentent maintenant seulement 10% des ventes à l’export. Cependant, la « high society » londonienne est demandeuse de vin fins et de gardes. Nous assistons aussi aux premières exportations de bouteilles bouchées et scellés.
Le XIX ième siècle marque un tournant pour les vins de Bordeaux. En premier lieu, nous assistons à la création d’un classement : le classement de 1855. Celui-ci a été demandé par Napoléon III à l’occasion de l’exposition universelle. Il classe seulement les vins de la rive gauche. La raison étant que le classement a été établi par la chambre de commerce de Bordeaux. Les vins de la rive droite dépendaient de la chambre de commerce de Libourne. Ce siècle est aussi celui de la révolution industrielle qui permettra au vignoble bordelais d’innover pour produire plus. Les maladies qui ravageaient le vignoble (l’oïdium, le phylloxéra, le mildiou…) ont réussi à être contrées grâce à l’innovation.
Le siècle suivant est celui de la qualité et de la structuration. En 1936, l’INAO est créée (Institut National des Appellations d’Origine). Elle vise la valorisation des produits par une meilleure qualité. À Bordeaux, la structuration arrive aussi. En 1952, les confréries se sont réunies pour fonder le grand conseil des vins de Bordeaux. Trois ans après, l’INAO créée le classement de Saint-Émilion. En 1987, l’appellation Pessac-Léognan est créée.
Au XXI siècle, la capitale du vin se réinvente. Les châteaux ouvrent leurs portes et créent des tours oenotouristiques. Les différentes fêtes du vin et la multiplication des ateliers et des bars à vins permettent au grand public de découvrir une multitude de vins et de couleurs.
Les classements
Le vignoble bordelais est aussi unique grâce à ses différents classements. Entre celui 1855 et celui de l’INAO, les grands crus classés de Graves, les crus bourgeois et artisans, nous vous racontons tout
Le classement de 1855 concerne seulement les vins de la rive gauche. Du médoc jusqu’à Sauternes, vous trouverez des vins classés 1885. Il est en deux parties avec une pour les rouges et une pour les blancs. Pour les vins rouges, il y a les premiers crus, les deuxièmes crus, les troisièmes crus (Château Desmirail), les quatrièmes crus (Château Prieuré-Lichine) et les cinquièmes crus. Pour les blancs, il existe les premiers crus supérieurs, les premiers crus (Château Guiraud, Château Sigalas-Rabaud) et les seconds crus (Château Doisy-Daëne). Ce classement ne peut pas être revu.
Les grands crus classés de Graves sont au nombre de 16 sans distinction avec blancs et rouges (Château Carbonnieux, Château Malartic-Lagravière). D’ailleurs, le château Haut-Brion est le seul qui est classé deux fois (1885 et grands crus classés de Graves). Ce classement, qui date de 1953, n’est pas sujet à révisions.
Le classement de Saint-Émilion est créé en 1955 par l’INAO. Il y a aujourd’hui 85 propriétés avec 71 grands crus classés et 14 premiers grands classés. Le classement est revu tous les 10 ans avec des déclassements et des sur classements, ce qui fait parfois débat.
Les Crus Bourgeois permet à certains vins du médoc d’être reconnu et d’être gage de qualité. Il existe trois niveaux Crus Bourgeois, Cru Bourgeois Supérieur et Cru Bourgeois Exceptionnel. Ce sont 250 châteaux qui composent ce classement.
Les Crus Artisans du Médoc représentent les vins produits (à l’époque) par des artisans (tonneliers, charrons…). Il y’a 36 châteaux dans ce classement et il est revu tous les 5 ans.
Les cépages
Bordeaux dispose aussi d’une multitude de cépages en rouge et en blanc. Les principaux sont le merlot, le cabernet sauvignon et cabernet franc pour les rouges. Pour les blancs, nous retrouvons le sémillon, le sauvignon blanc et la muscadelle.
Le merlot représente 66 % de la plantation totale pour les vins rouges. Pour les vins blancs, la plantation est dominée à 45 % par le sémillon.
L'architecture
Au-delà de la qualité des vins, le vignoble bordelais se caractérise aussi par la beauté de ses paysages. Les investissements récents ont permis à certains châteaux de devenir de véritables prouesses architecturales en mêlant tradition et innovation, comme le château La Garde ou encore le Château Prieuré Lichine. Cependant, si vous êtes adeptes d’architectures traditionnelles, vous pourrez admirer des châteaux comme le château de Cérons ou le Château de Portets.
Le vignoble de Bordeaux est irrésistible par son histoire, ses classements et la beauté de ses paysages. N’hésitez pas aller visiter les propriétés où les viticulteurs seront ravis de vous ouvrir leurs portes pour vous raconter leurs histoires singulières et vous faire déguster leurs merveilleux vins.
L’œnotourisme vous permet de découvrir un patrimoine historique, viticole et architectural riche qui ne vous laissera pas insensible